Comment apaiser un enfant stressé ?
Tous les enfants stressent de temps à autre. Premières séparations, vie en collectivité, conflits avec d’autres enfants, règles et interdits, la vie d’un enfant est souvent frustrante et pleine de nouveautés. Chaque situation nouvelle ou imprévue peut devenir source d’angoisse et d’insécurité et être vécue par un enfant comme une menace potentielle. En fonction de leur tempérament, de leur sensibilité et de leur degré de maturité, tous les enfants n’ont pas les mêmes capacités face au stress. Un léger stress occasionnel n’a rien de grave, nous ne pouvons pas toujours y échapper, ni en protéger nos enfants, et nos cerveaux humains sont parfaitement bien équipés pour le gérer. Cependant, si le stress devient chronique, s’il a un impact négatif sur la santé et l’équilibre émotionnel de l’enfant, s’il empêche l’enfant de vivre une enfance heureuse et insouciante, il faut agir.
Qu’est-ce qui peut causer le stress chez l’enfant ?
1. Stress parental, relation conflictuelle entre les parents, ambiance tendue dans le foyer.
2. Pression académique : lorsque les attentes qu’on met sur l’enfant (les parents, l’école ou les deux) sont supérieures à ses capacités réelles. Il vit alors dans un état d’échec ou de stress quasi-permanent.
3. Pression sociale : l’enfant cherche à se conformer à ses pairs, se sent mal dans son corps, souffre de l’image qu’il renvoie aux autres, ne se sent pas à la hauteur.
4. Un changement, une transition, une séparation
5. Un rythme de vie trop chargé
6. Les événements de l’actualité
Comment savoir si votre enfant est stressé ?
Le stress aigu ou chronique chez l’enfant peut se manifester de différentes façons. On parle généralement de symptômes physiques, psychiques (ou émotionnels), cognitifs ou comportementaux.
Symptômes physiques :
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Troubles du sommeil (problèmes d’endormissement, terreurs nocturnes ou réveils fréquents),
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Troubles alimentaires : perte d’appétit ou excès d’appétit et envies de grignoter,
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Maux de ventre, maux de tête, vomissements,
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Accidents de pipi au lit
Symptômes émotionnels :
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Irritabilité, déprime et grande émotivité,
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Angoisse de séparation et envie de rester toujours collé à son parent,
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Pleurs et crises émotionnelles fréquentes et qui surviennent souvent sans raison apparente.
Symptômes cognitifs : difficultés de concentration, d’apprentissage, problèmes de mémoire.
Symptômes comportementaux : jeux et comportements agressifs, envie de jeter, de mordre ou de taper.
Que pouvez-vous faire concrètement au quotidien pour aider votre enfant à lutter efficacement contre le stress ?
1. Repérez les sources de stress
On ne peut pas lutter contre l’inconnu. Pour savoir ce qui stresse votre enfant, vous avez deux solutions :
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L’observer s’il est petit et n’est pas encore capable d’exprimer ses ressentis avec la parole. Sans le stresser par votre vigilance extrême (qui peut le stresser à son tour), observez-le attentivement. Quelles situations le font pleurer ou mal dormir ? Y a-t-il des personnes qui déclenchent chez lui des réactions fortes ?
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Lui parler. L’enfant viendra rarement vous dire ce qui l’inquiète. Le plus souvent, il n’en a aucune idée lui-même. Il ne se sent juste pas bien, sans savoir pourquoi. Posez-lui des questions. Comme les interrogations mettent souvent les enfants mal à l’aise, vous pouvez profiter des trajets en voiture ou de l’heure du coucher pour aborder délicatement la question. Les réponses ne viendront peut-être pas tout de suite. Soyez patient. Votre objectif : créer les conditions nécessaires pour que votre enfant ait envie à se confier à vous.
2. Surveillez son hygiène de vie
Surveillez l’alimentation et le sommeil qui, lorsqu’ils ne sont pas suffisants ou de mauvaise qualité, deviennent des sources de stress pour le corps de l’enfant. Sachez aussi qu’un corps stressé est en demande constante de sucres rapides, faites attention aux grignotages. L’activité physique, quant à elle, permet de baisser le taux de l’hormone de stress dans le sang de façon rapide et naturelle. Instaurez des routines stables avec les mêmes heures du coucher, des repas, des siestes, des temps calmes. La prévisibilité apaise l’enfant. Et bien sûr, faites attention à votre propre hygiène de vie. L’enfant imite vos comportements, même à ce niveau-là.
3. Gardez l’ambiance familiale calme et agréable
Quelle que soit la source de stress chez votre enfant, savoir qu’il pourra toujours retrouver un foyer apaisant, plein d’amour, de chaleur et de joie l’apaisera naturellement.
4. Faites le point sur votre propre état émotionnel
Le stress parental se transmet naturellement à l’enfant via notre façon de communiquer et de réagir à certaines situations. Quand nous stressons, quel que soit notre effort pour cacher nos émotions, l’enfant le sent et le sait. De plus, la vie avec un enfant stressé peut être stressante, vous avez donc tout intérêt à surveiller votre propre état émotionnel.
5. Créez des moments d’échange
Des moments d’échange quotidiens offriront un espace pour des confidences, des questions et des réponses. Profitez de ces moments pour aider votre enfant à évacuer ses émotions grâce aux câlins et aux larmes.
6. Jouez
Le jeu est un remède contre de nombreux maux. Il permet d’évacuer le stress et les tensions, calme, apaise et renforce les liens. Voyez ce que votre enfant aime faire. Variez les jeux physiques, actifs, calmes. Jouez à des jeux qui font rire, sans oublier ceux qui font gagner et perdre. Conseil : ne faites pas exprès de laisser votre enfant gagner. Laissez-le expérimenter les deux, échecs et victoires, en votre présence. Il sera d’autant plus fort à l’extérieur, sans vous.
7. Aidez-le à renforcer sa confiance en soi
Inscrivez-le à des activités qu’il aime ou des sports où il réussit bien. Impliquez-le dans la prise de certaines décisions (« Nous hésitons entre les vacances à la mer ou à la montagne ? Tu en penses quoi ? »). Cela ne veut pas dire que vous suivrez forcément son avis et ses envies, mais cela lui montrera que son avis compte. Laissez-le résoudre certains problèmes tout seul (il a oublié de noter un devoir ? Demandez-lui d’appeler lui-même un copain.). Stimulez son autonomie (Vous pouvez le laisser, entre autres, avoir la charge de son sac de sport ou gérer ses affaires scolaires). La confiance que vous lui accorderez contribuera à la confiance qu’il aura en lui et en ses capacités. Responsabilisez-le. Proposez-lui progressivement des tâches de plus en plus compliquées : aujourd’hui, il va seul chercher du pain. Peut-être qu’un mois plus tard, vous pourrez l’envoyer faire deux 2-3 courses dans la superette du quartier. Ces petites actions au quotidien montrent à l’enfant qu’on lui fait confiance et permettent de nourrir sa confiance en lui.
8. Surveillez son agenda
L’agenda de votre enfant, n’est-il pas un peu trop chargé ? Est-ce qu’il aime vraiment toutes ses activités qu’il fait en dehors de l’école ? Y a-t-il des cours ou des activités qui ont été imposés par vous plutôt que choisis par votre enfant ? Pouvez-vous faire quelque chose pour alléger son emploi du temps pour lui laisser des moments quotidiens de repos et de calme ?
9. Limitez l’usage des écrans
L’usage excessif des écrans nuit à la concentration et à la créativité. Les écrans peuvent affecter le sommeil, l’appétit et l’équilibre émotionnel de l’enfant. Et, plus votre enfant est fragile du point de vue émotionnel, plus il sera attiré par cette source de plaisir « facile » qui lui sert d’échappatoire, au point parfois d’en développer une dépendance. Évidemment, les dessins animés et les jeux vidéo ne pourront jamais remplacer le vrai échange et le contact physique avec les parents ou les amis. Soyez vigilant.
10. Offrez encore plus d’amour
Même si votre enfant a un comportement difficile en cette période, faites un effort sur vous pour l’aimer et lui offrir davantage de présence. Un enfant difficile est toujours celui qui a le plus besoin d’amour et d’affection. En plus d’être un remède naturel contre le stress, votre amour, vos gestes et paroles tendres au quotidien rassureront l’enfant sur le fait qu’il est aimé et accepté inconditionnellement quoi qu’il arrive.
En tant que parents, vous avez un grand pouvoir pour aider votre enfant à faire face aux situations stressantes de la vie. Votre soutien le rassurera, votre présence l’apaisera. Et surtout, faites attention de ne pas vous laisser emporter par ses angoisses. Il a besoin de votre calme pour aller mieux. Aidez-le à apprivoiser progressivement son stress. Chaque situation stressante peut ainsi permettre à votre enfant de mieux connaître ses émotions et d’augmenter sa confiance en lui et en ses capacités.
Par Elena Goutard, Coach parental
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